Pour Moscou qui mise depuis 20 ans sur Sukhoi pour équiper ses forces armées, il s’agit aussi de sauver l’avionneur russe Mig dont l’avenir est assombri par l’absence de commandes massives depuis 1991, date de la fin de l’URSS. En effet, l’échec du programme d’avion de combat furtif 1.44 et du jet d’entrainement franco-russe Mig-AT, la mévente du Mig-31 BM et des Mig-29 ont grandement affaibli l’avionneur russe. Du coup ses capacités d’étude et de production en série se sont progressivement dégradées avec un exode massif des cerveaux et une perte de compétences à tous les niveaux. Le salut viendra dans les années 2000, de la commande par l’Inde puis la Russie de Mig 29K, la version navale du Fulcrum pour équiper leurs porte avions respectifs. Mais ce n’est pas tout. En parallèle, Mig prépare la production du Mig-35, une version équivalente au Super Hornet de Boeing en termes de polyvalence et de technologie. Cet avion lorsqu’il sera prêt en 2015-2016 fera l’objet de commandes de la part du Kremlin. Ainsi, la Russie disposera à l’horizon 2030 d’un mix d’avions de combat composé d’un petit nombre d’appareils furtifs T-50, d’avions de combat à long rayon d’action SU-35, SU-34 et SU-30 et d’avions tactiques Mig-29 et Mig-35. L’avionneur russe qui repart de zéro doit à présent prouver sa capacité à honorer ses commandes, à étudier de nouveaux appareils et à leur apporter un soutien technique de qualité.
Le site conclut son article en se posant la question suivante : « Vladimir Poutine a-t-il ordonné à sa puissante force de frappe aéroportée d’aller se battre contre les États-Unis ou Israël en Syrie ? Les experts militaires russes ont proposé une myriade de raisons possibles pour le déploiement des Su-57 en Syrie. En ce qui concerne les armes embarquées, l’observateur a rappelé que « le Su-57 dispose de deux grands compartiments d’armes internes, qui occupent pratiquement toute la longueur utile de l’avion. Chaque compartiment peut transporter jusqu’à quatre missiles air-air K-77M », vol baptême L39 Pontoise qui ont une portée de près de 200 km et qui constituent l’équivalent approximatif du missile air-air avancé AIM-120 à moyenne portée des États-Unis. A Washington, le porte-parole du DoD s’est plaint que le déploiement était une indication que la Russie ne respectait pas son « retrait de force annoncé ». De nombreux observateurs militaires occidentaux se sont montrés critiques. Business Insider a cité des experts affirmant que le déploiement était un « décision cynique » visant à stimuler les ventes d’armes russes et à obtenir des informations précieuses sur la puissance aérienne américaine avancée dans la région.